Balises 2003

Des photos documentaires choisies dans les Instructions nautiques sont mises en page selon ce qui est devenu principe récurent: format carré, horizon au milieu, motif au milieu de l’horizon. C'est le moment où j'ai découvert le potentiel pictural de ce motif, forme géométrique et figure minimaliste.

2004. Balises 2

Les balises de signalisation côtière - particulièrement les tourelles en tronc de cône maçonnées sur les roches en mer - ont à mon sens des qualités plastiques méconnues. Qualités sculpturales d'abord, par leur géométrie minimaliste, leur masse, leur échelle qui change selon la distance, le point de vue, l'approche. La structure des bouées et le "signal" qui les surmonte offrent des dessins variés, mais c'est surtout l'inscription graphique de leur séquence verticale sur l'étendue horizontale ou sur la ligne de la côte qui m'intéresse. J'aime aussi les patines des matériaux, le vieillissement ou les salissures qui nuancent et altèrent les couleurs franches du code, et surtout leur manière de s'inscrire, en blason, dans le paysage. J'ai peint depuis quelques années plusieurs ensembles de ces balises; certaines séries plutôt descriptives ou pittoresques, d'autres plus géométriques, recherches plus formelles associant le paysage (réduit au principe du "carré") et la présence d'une figure massive et générique.

2005 à 09. Balises (sur toile)

Par rapport au papier, la toile sur chassis, même et peut-être surtout en petit format, donne à la peinture une qualité particulière, une pesanteur, une matériologie; si la marge blanche des peintures sur papier crée une distance qui accentue la frontalité, le relief du tableau lui donne une présence qui est celle de l'objet. La toile appelle aussi une matière picturale plus dense, et permet l'emploi de matériaux comme le plomb ou le cuivre, qui travaillent la notion de picturalité.

2005. Le port

La grue ou le porte-conteneurs sont traités, dans l'espace (formel et plastique) de la peinture, comme le motif balise.

2005. Deux paravents

Le paravent est un tableau hors mur, un tableau qui fait mur. Polyptyque naturel, structural, il est travaillé par séquence, dans une autonomie relative des panneaux (jusqu'à l'opposition , voire l'exclusion mutuelle des deux faces). A la différence du "tableau", qui "creuse" le mur, ou qui reste au minimum un espace plat, le paravent est une peinture qui se déploie vers le spectateur, dans l'espace réel, avec de multiples positionnements (dépliages et angles de vue, recto-verso). Un tableau et un objet, un meuble. Mobile, donc. Des questions de temporalité et de spatialité, qui déplacent la problématique du tableau par l'élargissement de la notion de picturalité. Rapprochement des motifs du littoral et de ce format particulier.

2007. La rade

Suite de balises de la rade de Lorient (ou plus exactement: des Coureaux de Groix)