Paysages (2003)

Trégor

Savoir où l'on est: c'est une question de point de vue !

Juxtaposer verticalement une vue (issue d’une photo prise en mer), panoramique de 27 cm x 55, et une carte, carrée, 55 x 55. Cette carte est orientée de telle manière que son axe vertical corresponde à la direction du regard dans le paysage, du proche (en bas) vers le lointain (en haut): une manière de perspective. Mettre en relation les deux moments dont se constitue l'expérience: la vue d'un paysage, changeant, la silhouette des côtes, l'estran avec les roches visibles ou non selon la hauteur de la marée, et aussi la lecture de ce paysage par des relèvements, ces mesures angulaires qui permettent de se situer sur la carte, ou par des alignements qui définissent une position comme regard.

Marines

Le paysage en format carré.

Soit un carré, l’horizon placé juste au milieu de la hauteur, et le détail ou le motif quand il y en a au milieu de cet horizon. Ceci pour obtenir, en tenant le « pittoresque » à distance, un espace plastique volontaire : une composition frontale, statique, minimaliste: affirmer ainsi la verticalité du support et la « modernité » du propos.

Paysages trouvés

D'aussi longtemps que je les ai connus, j'ai admiré les dessins des Instructions nautiques indiquant routes et alignements pour qui vient du large. Au trait et noir sur blanc, parfois avec des nuances hachurées, ces gravures détaillent la ligne confuse de la côte, indiquant avec précision les points qu'il faut remarquer (ou se perdre ... ) C'est une perspective étrange, lointaine, où seule compte la ligne d'horizon, où les obliques au lieu de fuir relèvent les amers et révèlent le passage, pour l'oeil. Je n'ai pas fini de faire appel à ces motifs si particuliers.

Il y a dans L'almanach du marin breton un ensemble de ces paysages, dont j'ai démarqué une suite de huit shémas. Cette séquence de motifs est reproduite au calque et répétée en variant les propositions plastiques, ce qui a donné lieu à un carnet de petites peintures.